L’Afrique compte sur la Suisse pour faire de l’apprentissage une priorité.
PAR JESSICA CAVALLERO
C’est en effet grâce à son système de formation professionnelle que la Suisse a fait ses preuves en termes de lutte contre le chômage.
Pour contribuer à l’essor de l’apprentissage en Afrique, les représentants des différentes missions permanentes se sont réunis le 29 avril 2016 au siège des Nations Unies à Genève. L’initiative a été lancée par Apprentissage sans frontières, organisation non gouvernementale créée en 2010 et activement engagée dans la problématique du droit à l’éducation.
Pour lutter contre le chômage parmi les jeunes dans les pays en développement, Apprentissage sans frontières propose comme solution le modèle d’apprentissage dual.
L’invité d’honneur de cette rencontre était le Rapporteur Spécial des Nations Unies sur le droit à l’éducation, Kishore Singh.
Pour le secrétaire général d’Apprentissage sans frontières, Alpha Dramé (photo Cavallero), l’apprentissage est une priorité pour l’Afrique.
Or ce continent est loin d’être imprégné de la culture de la formation duale. C’est pour y remédier que Apprentissage sans frontières a organisé ce panel de haut niveau sous le titre «L’apprentissage dual: enjeux et perspectives pour un droit à l’éducation».
La perspective d’avenir est d’arriver à la rédaction d’une déclaration trans-régionale sur le rôle de l’apprentissage dual dans la réalisation du droit à l’éducation.
Natacha Juda, Secrétaire de l’Office pour l’orientation, la formation professionnelle et continue, a présenté à l’assemblée le modèle suisse d’apprentissage dual. «En Suisse, a-t-elle expliqué, 40% des entreprises qui peuvent le faire, proposent l’apprentissage. Le pays vante un taux de chômage parmi les jeunes très faible. L’apprentissage dual se montre donc profitable pour toutes les parties prenantes».
De fait, quelques pas ont déjà été réalisés aussi hors de Suisse. C’est le cas du Sénégal, qui a signé avec la Suisse un mémorandum d’entente pour le développement de la formation professionnelle duale à l’occasion du Sommet de de la francophonie à Dakar en novembre 2014. Ce pays a prévu un projet-pilote d’apprentissage dual dans différents lycées professionnels. L’Inde est en train de parcourir le même chemin.
Plusieurs représentants des Missions permanentes présents ont manifesté leur volonté de contribuer à l’essor de l’apprentissage vers le continent africain. La priorité est celle de renforcer ce volet en vue d’aider les jeunes et promouvoir une croissance inclusive grâce à l’apprentissage, tout en facilitant les possibilités d’embauche. La prochaine étape s’effectuera lors d’une des prochaines sessions du Conseil des droits de l’homme. Kishore Singh a qualifié le panel de «moment spécial». Si les Etats souhaitent une résolution pour expliciter les droits et les responsabilités en termes d’apprentissage dual, a-t-il dit, «je ne manquerai pas de marquer mon soutien». Les auteurs de l’initiative espèrent arriver à une résolution englobant le droit à l’apprentissage à l’horizon 2017.