Air France n’est, et de loin, pas la seule compagnie aérienne à vouloir sanctionner ce qu’on appelle des « noshows », à savoir les passagers qui ont fait une réservation et ne se présentent pas au départ. Il est une pratique relativement courante depuis bien longtemps par ceux qui voyagent fréquemment, à savoir acheter un billet aller et retour qui sera moins cher que le billet aller simple et n’utiliser que la portion intéressante. Cette pratique est courante en cas d’annulation d’un billet de retour, mais moins dans le sens inverse. Formellement interdit !, disent plusieurs compagnies aériennes dites « régulières ». Pour décourager les «fraudeurs», certaines d’entre elles n’hésitent pas à sanctionner en annulant la portion d’un billet aller et retour qui n’a pas encore été utilisée, et en forçant (à condition qu’il reste encore de la place) à payer un prix au tarif plein pouvant dépasser largement le prix du parcours que l’on aurait dû payer selon le billet initial.
Sauf que la loi n’est pas de l’avis des compagnies. Ainsi en a décidé récemment le Tribunal d’Instance de Toulouse. Cette décision a été prise à l’encontre d’Air France, suite à une plainte déposée par un passager qui s’était trouvé dans cette situation. Air France a été condamnée à rembourser le passager pour le nouveau billet qu’il avait dû acheter et à lui payer 500 euros de dommages et intérêts pour préjudice moral ainsi que 800 euros pour les frais d’avocat. Stella Bisseuil, l’avocate du plaignant, a donc gagné le procès en plaidant que les mesures prises étaient contraires aux conditions générales de vente qui prévoient l’application d’un surcoût, mais en aucun cas l’annulation pure et simple du billet retour.
Maintenant, la question est : «Mais pourquoi les compagnies aériennes proposent-elles des billets aller et retour moins cher que la simple course?».
Gérard Blanc
Sources : Airjournal/BFMTV/Tourhebdo/20 Minutes/Le Figaro/Le Monde