Une bonne partie de la population n’utilise plus que le mode de communication par SMS. Il permet à tout un chacun de faire abstraction des règles de grammaire élémentaires, de l’orthographe, sans choquer personne. On écrit en phonétique, c’est rapide et tellement plus drôle! On se sent libre puisque l’on outrepasse des limites, celle du respect de la langue.
Cela me fait penser au Protolangage vieux de 100’000 ans. Les êtres qui le parlaient à l’époque émettaient des sons, disaient des mots, sans grammaire, sans syntaxe. La conséquence d’une telle manière de s’exprimer empêche l’argumentation et le raisonnement. Par conséquent, n’engendrerait-elle pas une certaine forme de violence?
De plus, le Protolangage engendre également la «Récursivité» c’est-à-dire, plusieurs niveaux de pensées. Le Protolangage empêche la narration, de faire des liens entre le passé et le présent, le réel et le virtuel, le rêve et le vécu, le bien et le mal, des associations d’idées ou d’expériences déjà vécues… ce qui mène inéluctablement à la répétition de schémas (situations) en boucle. Et si, une part de cette violence venait tout simplement de là?
Et si l’on essayait de remplacer des maux par des mots magiques? Ceux qui donnent envie de rire, de croire à la vie, à l’avenir, de respecter l’autre sans oublier cette toute petite boule appelée la Terre sur laquelle les humains jouent à la guerre depuis trop longtemps déjà? Et si l’on essayait quand même de réhabiliter le verbe pour ajouter de la poésie dans nos vies? Est-ce qu’alors nos éclats de rire résonneraient si fort qu’ils couvriraient le bruit de canons? Il n’est pas interdit de rêver, n’est-ce pas?
Alyzée Dubois, 2007
Bonjour! Une bonne conclusion à votre billet, Madame, pour un constat partagé: le langage s’appauvrit, en tout cas en français. Et en effet, le monde aurait bien besoin d’un bon éclat de rire. Merci pour ce partage, joyeux Noël et bonne année!