Au sommet européen de Bruxelles, un subterfuge a permis d’ouvrir la voie aux négociations d’adhésion avec l’Ukraine : le Premier ministre hongrois a quitté la salle, rendant ainsi possible un vote à l’unanimité. Son veto a par contre fait barrage à une nouvelle tranche d’aides d’une cinquantaine de milliards d’euros. Bruxelles et Kyiv n’en ont pas moins célébré un moment historique. Sur son blog Lost in EUrope, le journaliste allemand et correspondant à Bruxelles Eric Bonse exprime ses doutes :
L’ouverture des négociations se justifie en vertu de considérations purement géopolitiques. Dans la situation militaire au point mort, on veut redonner espoir à l’Ukraine et l’arracher à l’attaque de la Russie par des moyens politiques et militaires. Il y a pourtant des arguments de poids contre cette ouverture. Premièrement, on ne négocie pas sur une adhésion avec un pays en guerre. Ceci vaut autant pour l’UE que pour l’OTAN, peut-être même à plus forte raison pour l’UE. Car l’UE se veut une union de la paix, garante de stabilité et de richesse pour le continent européen. En ouvrant la porte à l’Ukraine, elle laisse aussi s’y introduire la guerre, mais aussi des frontières instables et des territoires occupés. Lire ici.