Saviez-vous qu’après avoir changé les pneus de votre voiture, ceux-ci se payaient le luxe de voyager? Sans elle, sans vous? Voyager en roues libres, en voilà une belle expression! Mais, quelle pourrait être cette mystérieuse direction? Allez… Nous allons jouer aux devinettes… Pas très loin de chez nous… Vous donnez votre langue du chat?… L’initiale du nom de ce pays est la 18e lettre de l’alphabet… Le «S»… Toujours pas trouvé?… Alors, essayons avec le nom de la ville où nos pneus finissent leur vie… Il s’agit de la 2e lettre de l’alphabet… Le «B»… Vous ne trouvez toujours pas?… Bon… je vais vous donner un indice… nom en 2 syllabes dont la deuxième rime avec celle du nom de l’entreprise… Langue au chat? Il s’agit de la Serbie, de la ville de Béocin et de l’entreprise Holcim! Amusant, n’est-ce pas?
Vous avez donc perdu! A présent, je vais éclairer votre lanterne, mais pour cela il me faut allumer le feu de celle-ci… un p’tit pneu fera l’affaire pour générer une faible lueur… Par contre, pour fabriquer du ciment, maintenir les fours à haute température, c’est-à-dire à 1800°, il en faut des tonnes. Vous l’ignoriez? Rassurez-vous, moi aussi. Et pourtant, cette histoire n’est pas récente, elle a été révélée en 2019 suite à une inspection étatique. Non… ne vous méprenez pas, cette toux profonde observée, diagnostiquée sur la population de cette petite ville n’a strictement aucun rapport avec le Covid-19. Pour cette cimenterie et d’autres encore peut-être qui opèrent un peu partout, brûler des pneus c’est plus écologique que de brûler du pétrole. Finalement, rendraient-ils service à l’environnement en nous débarrassant des déchets trop visibles? Les fours sont gourmands, ils nécessitent plus de 5’000 tonnes par an pour maintenir la fabrication de ciment. Et comme dirait l’autre, quand le bâtiment va, tout va! Mais, tout de même, entre nous, il faut reconnaître qu’un tas de pneus, c’est moche, ça gâche le paysage, tandis qu’un nuage ou des émanations toxiques, ça ne se voit pas… mais ça se ressent au niveau de l’organisme…
Au fait… ce qui me turlupine dans cette histoire sordide c’est que personne ne se soit inquiété, n’a même cherché à savoir où étaient passés ces millions de pneus usagés… Allez… Je sens que je pars à la dérive… Le pneu, c’est de la gomme, y en aurait-il dans les… Non! Non! Je n’irai pas au bout de ce délire…
Alyzée Dubois