Le vendredi 5 janvier 2024 au soir, un Boeing 737 MAX 9 d’Alaska Airlines venait juste de décoller de l’aéroport de Portland-Oregon (USA) lorsque 7 minutes après, environ, une porte s’est détachée du fuselage, laissant un trou béant.
Fort heureusement, l’avion n’était qu’à 16’000 pieds d’altitude (environ 5’000 mètres). La pressurisation de la cabine était relativement faible et l’appareil a pu retourner à Portland et se poser sans encombre. Descendus indemnes, les 177 passagers et membres d’équipage n’en ont pas moins connu la peur de leur vie.
Imaginez l’incident à 5’000 mètres de plus, l’autorisation de détacher sa ceinture de sécurité ayant été donnée par le maître de cabine, les passagers commençant à se déplacer à bord et l’équipage à servir les repas!
L’appareil sort quasiment d’usine. On s’interroge sur ce phénomène qui n’aurait pas dû se produire, alors qu’il avait reçu la certification de la FAA (Federation Air Administration) pour sa construction.
L’enquête
Le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) des Etats-Unis mène son enquête. Dans sa première déclaration à la presse, il ressort que cette porte ne devait pas se trouver là.
En effet, elle aurait y aurait été placée par Boeing dans le but hypothétique de fournir une sortie de secours supplémentaire. L’agence américaine déclare cet ajout comme totalement inutile pour un appareil de cette capacité.
Immédiatement, les quelques 500 modèles du B737 MAX 9 en service ont été cloués au sol pour une inspection en profondeur qui durera environ 8 heures par appareil.
La poisse
Décidément, les diverses séries du B737 MAX ont la poisse. Pour mémoire, la FAA interdisait, en 2020, l’utilisation des Boeings 737 MAX pendant 9 mois à la suite des deux crashes de Lionair et Ethiopian Airlines imputés à des défaillances techniques du modèle. Mais Boeing a maintenu contre vents et marées la chaîne de fabrication des B7637 Max, certes avec un nouveau type d’appareil.
Boeing se retournera probablement contre ses sous-traitants négligents, mais cela ne lui retirera pas sa responsabilité première.
On imagine qu’à nouveau les compagnies aériennes dont les principales, outre Air Alaska, sont United Airlines, Air Iceland ou Aero Mexico, vont réclamer leurs parts de dommages et intérêts.
Force est surtout de constater que les passagers perdent vite la mémoire et remontent dans des avions qui ont défié la chronique.
Gérard Blanc / Je pars