Raffaele de Courten, l’amiral qui porta le roi d’Italie en lieu sûr, loin des griffes des Nazis

PAR CHRISTIAN CAMPICHE

Antoine de Courten a de la chance. Pour assouvir sa passion de l’histoire, il suffit d’une certaine manière à cet officier de carrière à la retraite installé à Rolle de consulter les archives de son illustre famille valaisanne. Il a l’embarras du choix. En 2010, il publie à compte d’auteur « Les Lettres piémontaises », une correspondance échangée au début du 19e siècle entre Eugène et Pancrace de Courten, deux frères que séparait la chaîne des Alpes. Puis, successivement en 2019 et 2020, « La conquête du Bas-Valais, arraché aux ducs de Savoie en 1475-76 et 1536 » et « Le régiment de Courten Suisse au service de France, 1690 – 1792 ». Son dernier petit livre est consacré à l’amiral Raffaele de Courten (1888-1978), un personnage dont la brillante carrière en Italie méritait sans conteste un hommage appuyé.

Raffaele de Courten fut rien moins que ministre de la marine et le dernier chef d’état-major de la Regia Marina, la marine militaire du royaume d’Italie. Documents à l’appui, Antoine de Courten s’intéresse plus particulièrement à un fait témoignant d’un héroïsme avéré. En 1943, l’amiral de Courten se voit chargé d’une mission périlleuse: sauver le roi d’Italie Victor-Emmanuel III des griffes des nazis, en l’embarquant incognito sur une frégate placée sous ses ordres directs. Il s’acquitte de sa mission avec brio: le souverain gagne sain et sauf Brindisi, territoire qui n’était occupé ni par les Alliés ni par les Nazis.

Victor-Emmanuel III a quitté Rome mais il n’est pas un poltron, l’image qu’ont voulu donner de lui certains commentateurs. Au contraire, en échappant aux Allemands qui occupaient encore une partie du pays, le roi évite le risque de subir une condition d’otage, il sauve l’intégrité symbolique de son pays. Telle est la thèse développée en substance par Antoine de Courten. Lequel, pour la crédibiliser, précise en passant sa démarche de travail:

Mon objectif est de donner accès à des témoignages authentiques de l’époque et de rendre les personnages et les événements de manière simple, lisible et agréable, tout en restant aussi rigoureux que possible.

« L’amiral Raffaele de Courten – Mémoires sur ladite fuite du roi Victor-Emmanuel III en septembre 1943 », par Antoine de Courten, 2024. L’ouvrage peut être commandé auprès de l’auteur à l’adresse suivante: antoine.decourten@bluewin.ch

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