2010
Durée : 85 minutes
Un passionnant documentaire !
💐🌹💐🌹💐🌹
…”Messieurs, je déclare solennellement que tout au long de ce voyage de près de 13 000 km, je n’ai jamais vu de drapeau, d’emblème ou de symbole marquant la présence d’un pouvoir civilisé ou d’une quelconque autorité.”
Henry Morton Stanley (1841 -1904)
Explorateur
Journaliste
“La mentalité de Berlin c’est de dire on va vous faire du bien malgré vous, en dépit de tout. On veut votre bien, on va vous faire du bien, que vous le vouliez ou non. Et surtout, soyez reconnaissants !
Alors vous imaginez la dose de bonne conscience qu’ il y a dans le projet de Berlin.”
“Berlin a lieu à un moment où l’Occident, les puissances occidentales ont beaucoup de mal à percevoir en Afrique quelque civilisation que ce soit.
La culture occidentale, à l’époque de Berlin, est encore hantée par la question de l’immortalité et de l’éternité ; et sa manière de répondre à la question de l’immortalité, de l’éternité, depuis toujours, a été de s’écrire cette culture elle-même, et d’écrire cette culture dans des sculptures, dans le marbre et la pierre.
Or, ce n’est pas le cas, ici ; et donc il est très facile de conclure, puisqu’il n’y a pas de pierre, il n’y a pas de marbre, il n’y a pas de bibliothèque, donc il n’y a pas de civilisation.”
“La question centrale, généralement associée à Berlin, c’est celle de l’esclavage, et dont le projet colonial est constamment en train de négocier des tas de contradictions.
Mais les colons sont coincés, parce que d’un côté ils disent qu’ils veulent mettre fin à l’esclavage et donc ils ne peuvent pas reproduire l’esclavage ; d’un autre côté, ils ont très peur du travail libre. Alors ils adoptent une solution intermédiaire qui est le travail forcé ; un travail qui n’est pas rénuméré, alors que l’on n’est pas esclave. On comprendrait si on était des esclaves ; et donc le travail forcé, il a servi à une ou deux choses – il faut le dire – à construire des routes, des voies ferrées, des ports, mais, au fond, on aurait pu construire ces voies ferrées et ces ports à partir d’un travail libre.
Le problème, c’est que on voulait faire une colonisation qui ne coûta pas cher.”
Achille M’Bembe
Université de Johannesburg
