Le Cachemire, cette nouvelle Palestine. Ou plutôt un vieux conflit issu de l’égoïsme d’une puissance coloniale? Après moi, le déluge! 1947, 1948, 1949, les « plans » se suivent et se ressemblent au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale. Un territoire peuplé de religions diverses, un problème dont la solution, croit-on, est le partage. On se refile la patate comme on peut!
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Les médias tartinent sur les nouvelles tensions entre la Hongrie et l’Ukraine, en les attribuant à l’amitié supposée qu’entretiennent les dirigeants actuels de Budapest et Moscou. Ils passent sous silence, à tout le moins minimisent le problème lancinant des minorités ethniques, notamment la situation de la communauté hongroise d’Ukraine dont le Monde Diplomatique anticipait l’an dernier l’inéluctable anéantissement du fait d’une législation discriminatoire mise en place par Kiev à partir de 2014. Commenter l’actualité internationale, c’est bien. Encore faut-il, si l’on veut être crédible, posséder des rudiments d’histoire.
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Les villes de Suisse poursuivent leur « stratégie de féminisation des noms de rues ». A Lausanne, l’artiste-peintre Alice Bailly aura sa place. La cinéaste Jacqueline Veuve aussi. La tenniswoman Lorette Payot se contentera d’un parc et l’égérie des miséreux Mère Sofia d’une terrasse. Grande seigneuresse, la municipalité précise dans le journal local que les observations de la population sont « bienvenues ». Elle n’en qualifie pas moins sa décision d’irrévocable, ne pouvant faire l’objet « d’aucune opposition ». L’expérience de la place Grand-Saint-Jean l’aurait-elle rendue méfiante et intolérante? L’an dernier, une pétition avait réussi à empêcher un changement de nom. La démocratie, aussi, a le don de l’adaptation.

Photo ©infoméduse
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Sur les ondes de la RTS, un médecin urgentiste invite « chaque citoyen indigné » par le blocus de Gaza à le rejoindre lors d’une « marche pacifique » organisée le 15 juin au départ du Caire. Le but: « faire entendre une voix humaine » en encourageant des milliers de personnes en provenance de 33 pays à participer à l’événement. Vouloir « réveiller les consciences », on applaudit, mais pourquoi si tard? Si les Gazaouis meurent vraiment de faim, comme l’affirment des médias locaux, la date du 15 juin paraît complètement irréaliste.
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« Boudé par son public », le Lausanne-Sport? Le quotidien « 24 Heures » en semble convaincu mais ce pessimisme ne demande qu’à être relativisé. Chiffres à l’appui, les exégètes du club de football lausannois relèvent que l’affluence actuelle aux matches – une moyenne dépassant 7015 spectateurs – n’a jamais été aussi bonne depuis la saison 1996-97. «Le style de jeu, comme lors de la dernière prestation contre Young Boys (victoire 3-2) est parfois enthousiasmant, il y a de plus en plus de jeunes qui amènent beaucoup d’ambiance, pas seulement dans le kop. Le public, autrefois composé en grande partie de retraités, se renouvelle de manière exceptionnelle. On sent qu’il vient notamment des quartiers populaires. Avec ce que le club met en place petit à petit, cette moyenne va augmenter saison après saison », pronostique tel habitué. Lequel souhaite seulement un peu plus d’empathie de la part de certains chroniqueurs sportifs.
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Non contente de tuer la littérature, l’intelligence artificielle cannibalise le web et l’information tout court. Elle devient une concurrence mortelle pour les moteurs de recherche comme Google, sans parler des sites de média « qui sont en train de voir leur audience chuter », lit-on dans « Le Temps ». Lequel ne précise rien d’autre, et pour cause: le simple fait de dévoiler ce secret d’affaires aboutit à mettre à nu une évolution qui coupe la branche sur laquelle l’éditeur du quotidien est assis. La presse numérique n’était-elle pas considérée jusqu’ici comme la sauveuse d’une presse papier sur le point de couler corps et biens?
Christian Campiche


