Alors que la fin de l’été indien a sonné, Gaïa a fait rentrer sève et chlorophylle, pour nous ravir de ses couleurs de fin d’automne : les frimas de l’hiver sont soudainement là et nous rappellent que l’hibernation est de mise ! La lumière s’amenuise au profit des ténèbres de l’hiver jusqu’au solstice du 21/12 où nous pourrons enfin la retrouver avec Noël et ses mille feux. Ombre et lumière, la dualité de notre vie, c’est Jung qui la décrit avec les opposés !
La psychologie analytique qu’il a créé a permis de comprendre que nos sous-personnalités ne sont que des masques de théâtre que nous échangeons au gré des situations. Ils vont et viennent des étages et sous-sols de notre psyché : l’ego conscient en est le chef d’orchestre. Si nous prônons la paix à outrance, il pourrait y avoir un va-t-en-guerre refoulé chez nous et inversement : on fait alors un feu d’artifice et l’on peut créer la cacophonie, que m’arrive-t-il ?
La valse des opposés
La valse des opposés, nous devons apprendre à connaître notre jeu, encore faut-il prendre conscience de cette dualité intérieure. Stone, le monde est stone, je cherche le soleil au milieu de la nuit, j’sais pas si c’est la terre qui tourne à l’envers, ou bien si c’est moi qui me fait du cinéma ! Merci, Michel Berger d’avoir composé l’air et Luc Plamondon d’avoir créé Starmania, un florilège de dualités, avec entre autres, le blues du businessman vs artiste !
Macrocosme et microcosme d’un même phénomène que l’on a dans la dualité de l’homme et de la femme qui a poussé le féminisme ‘à l’extrême’, principe même du suffixe ‘-isme’ ! A ce jour, les media, qui s’en sont gargarisés depuis 40 ans, ont forgé le masculinisme délétère par pure contre-réaction. Il aurait, peut-être, suffi de parler d’un juste milieu bien connu dans les familles : il y a toujours eu 2 co-CEO, le chef de foyer et le chef de famille… Que nenni !
Le pari de Pascal
Mais non, mauvaise valse des opposés, d’ailleurs qui danse ‘cheek-to-cheek’ à ce stade ? On s’agite, chacun de son côté, dans des atmosphères étouffantes et tonitruantes plutôt que de susurrer des mots doux à l’oreille de l’autre ! Parce que l’on avait déterminé un seul chef, il devait y avoir déséquilibre alors que Jung avait développé sa psychologie analytique mais pas assez de disciples, surtout en francophonie. On en paie aujourd’hui les pots cassés !
Autre dualité poussée à l’extrême : laïcité et religion ! Pourquoi faut-il détruire le patrimoine religieux alors que religion vient de ‘relier’ ? Croisades et islamisme plus tardif auraient-ils interdit la liberté, alors qu’aujourd’hui, on cherche à rassembler par le dialogue interreligieux. Il y a ceux qui veulent avoir ‘raison et pouvoir’ et ceux qui prônent ‘foi et charité’. Le pari de Pascal, converti, rationalisait la croyance car cela ne lui coûtait rien. Providence, hasard ?
La dualité est partout, encore faut-il qu’elle ne vienne pas pousser aux extrêmes mais, bien au contraire, organiser le juste milieu en permettant à chacun d’être honoré, pour ne pas dire apprivoisé dans l’harmonie et la paix. Le ‘symbole’ vient de συμ-βολον en grec, signe coupé en 2 pour que les 2 personnes se reconnaissent unis, yin-yang, féminin-masculin ! C’est cet ‘animus-anima’ que Jung propose comme l’androgynéité à rechercher, toute sa vie durant.
Un certain humanisme naturel
Non, il ne s’agit nullement de transgenre qui pousse au transhumanisme ; il s’agit justement d’un certain humanisme naturel qui fait que l’homme cherche son côté féminin et la femme son côté masculin. Chacun conserve son rôle mais fait un pas vers l’autre pour l’harmonie et la paix de la famille, la cité, la nation et du monde : on s’ouvre ainsi à la valse des opposés, plutôt que le carnage des extrémismes. Respect, équité et sens tribal forgent alors l’unité !
Malentendus, préjugés, disputes tournent vite en énervement, colère ou violence. Alors que rêver de mieux qu’un monde sans jugement qui sache s’ouvrir aux points-de-vue de l’autre. Cela s’appelle-t-il idéalisme, non, cela s’appelle simplement l’amour, car inconditionnel, il fait rayonner, sourire et se rapprocher ; il est juste milieu entre les émotions dans le ventre et la raison dans la tête, il est dans le 3ème cerveau, le cœur, et n’est autre qu’antidote de la peur.



Merci et bravo cher Martin. J’aime beaucoup l’échange entre la déesse et le guerrier.
Merci pour ce beau texte qui nous invite à embrasser les opposés tant à l’interieur de nous que vis à vis de ce qui nous entoure.