Le pharmacien Merck Serono liquide son site genevois. 500 emplois seront supprimés, 750 délocalisés. Le choc est considérable à Genève, qui perd l’un de ses principaux employeurs. En 2010, le magazine «Bilan» avait même élu Merck Serono troisième meilleur employeur de Suisse romande… On n’est pas visionnaire tous les jours.
Le choc est immense mais n’était-il pas prévisible, n’en déplaise aux protagonistes qui tenaient des propos lénifiants le 21 septembre 2006, au moment de la reprise de Serono par Merck? Dans un communiqué commun, les deux groupes parlaient d’«une combinaison stratégiquement irrésistible avec la taille suffisante pour affronter la compétition sur le marché pharmaceutique global».
Un satisfecit que le soussigné commentait de manière moins lyrique à l’époque dans le journal «La Liberté»: «En cédant l’entreprise familiale, Ernesto Bertarelli s’enlève une épine de son pied marin. Mais quelles seront les conséquences pour les 1500 employés du groupe en Suisse romande? Tant le vendeur que l’acheteur tentent de rassurer en parlant de complémentarité […]. [Mais] l’expérience montre que les fusions se traduisent souvent par des restructurations. […].
Le genre de situation où l’on préférerait que l’avenir ne vous donne pas raison.
Hier de passage à Genève j’ai entendu cette remarque de la bouche d’un quidam qui disait à voire les plaques d’immatriculation cela fera au moins quelques centaines de frontaliers de moins à Genève.
Quant à moi, je pense aux 4000 ouvriers valaisans travaillant dans le bâtiment dans les stations de montagne et qui se trouveront aux chômages grâce aux bobos urbains, suburbains qui ont accepté l’initiative de Weber et de ses acolytes Schifferle, nom francisé en Chiffelle, et du berger genevois Roch alors je ne vais pas verser des larmes de crocodiles pour ces nouveaux chômeurs.
En plus, c’est une victoire des régions alpines et des campagnes contre l’arrogance urbaine et je m’en réjouis.
Réponse au « passant ordinaire »
C’est ça, bétonnons les montagnes pour que tous les Verbiers et Montanas du Valais deviennent des Sion bis, des Genève bis et des repaires pour les Halliday, Polanski et autres célébrités.
Et puis par quelle logique des larmes seraient-elles de tristesse pour un chômeur valaisan, et de crocodile pour un chômeur de Genève ?