PAR GERARD BLANC
La chose est prouvée de plus en plus: le chien renifleur serait l’idéal détecteur des personnes positives au Covid-19.
Cette méthode, l’aéroport d’Helsinki (Finlande) l’exploite abondamment et elle fonctionne à merveille. À l’aéroport international de Vantaa, quatre chiens “renifleurs” ont été déployés dans le cadre d’un programme expérimental financé par le gouvernement finlandais. Les passagers sont invités à se passer une lingette sur la peau: si le chien identifie le virus sur le tissu, un test PCR sera pratiqué sur le voyageur pour confirmer le diagnostic. À noter que les chiens ne captent pas l’odeur “du virus” en tant que telle, mais celle des substances secrétées par le corps humain lors d’une infection SARS-CoV-2, détectables par l’animal, que l’on soit asymptomatique ou non.
On connaissait l’aptitude des chiens à détecter les explosifs et les drogues, la sensibilité de leur flair à également beaucoup d’efficacité pour détecter les humains malades.
La prouesse olfactive des chiens ne s’arrête pas là. Ils sont aussi aptes à flairer d’autres maladies, comme le diabète, les cancers du sein et de la prostate, mais aussi le paludisme, première maladie évoquée quand on parle de voyages Outre-mer.
En Allemagne, des chercheurs ont aussi fait une étude pilote qui a été publiée en juillet 2020, appelée “Corona-schnüffelnder hunde”. Elle a démontré que les chiens étaient capables de distinguer une personne positive ou négative au Covid-19 jusqu’à 96% de succès après seulement une semaine d’entraînement. En comparaison des frottis nasaux, il ne prend aux chiens que quelques secondes pour savoir si une personne est atteinte. Les premiers essais français opérationnels ont été menés en Corse, avec l’Agence régionale de santé et le corps des pompiers de Corse du sud à Ajaccio, qui ont mobilisé 4 chiens, menés par 7 maîtres-chiens auprès de 1500 personnes. La méthode a ensuite essaimé un peu partout dans le monde. En Angleterre, des collaborateurs de l’Ecole londonienne de médecine et d’hygiène tropicale (LSHTM) s’activent bénévolement sur un programme gouvernemental, avec toutefois l’aide du gouvernement, pour développer ce genre de pratique dans les écoles et les aéroports. De l’autre côté de l’Atlantique un programme se développe à l’Université de Pennsylvanie. La méthode est déjà opérationnelle au Liban, aux Émirats arabes unis (20 chiens, plusieurs milliers de personnes prélevées), en Belgique (50 à 60 chiens à l’École vétérinaire de Liège), et plus ou moins avancée en Argentine, au Brésil, au Chili et en Australie.
Si elle est totalement validée, la méthode est de loin la moins coûteuse, car elle n’implique que l’entretien du chien (nourriture entretien du canidé, déplacement et dressage). Aujourd’hui, le test PCR revient à une moyenne de CHF 60 par cas. Entraîner un chien “renifleur” s’avère rapide : entre huit et dix semaines pour un chien n’ayant aucune expérience préalable en détection d’odeurs. Le test par un chien est bien moins coûteux que le test PCR (environ CHF 50). Toutes les races de chiens en seraient capables.
Sources : la Croix/wedemain.fr/Le Monde/Challenges/vet-Alfort.