Titre: Circulez, y a rien à boire? (5) – L’assimilation des minéraux inorganiques


PAR BENOÎT SAINT GIRONS

La consommation d’eau « emplastiquée » est d’autant plus ridicule que les eaux embouteillées sont également souvent de piètre qualité : potentiellement polluées de résidus (plastiques, pesticides,…), alcalines mais, surtout, beaucoup trop chargées en minéraux inassimilables.

Il y a la même différence énergétique entre de l’eau minérale à la source et de l’eau «emplastiquée» qu’entre un animal sauvage en liberté et un animal « zooifié ». Le marketing joue aussi avec les maux et utilise le prestige santé-vitalité de la cure thermale pour vendre une eau quasiment sans énergie… pour un impact minéral alors forcément désastreux ! Médicament naturel en cure sous supervision médicale, voilà l’eau minérale devenue source de minéraux inertes, indisponibles pour l’organisme, mais scandaleusement disponible dans tous les commerces…

Car nous sommes hétérotrophes et donc incapables d’assimiler correctement les minéraux inorganiques des eaux. Nous ne léchons pas de cailloux ! Pour nos minéraux, il nous faut passer par les végétaux, autotrophes.

Ceci est confirmé en biais par Patrice Fardellone dans son Etude sur l’absorption du calcium et du magnésium dans des eaux minérales naturelles, étude sponsorisée par Nestlé. Les conclusions de cette Méta-Etude de 2015 – qui récapitule l’ensemble des études précédentes (dont la plus récente date de 2004) font état d’une assimilation du calcium entre 22,2 et 47,5% seulement. L’essentiel du calcium (de 52,5 à 77,8%) doit donc être éliminé. Or ce qui doit être éliminé en majorité ne devrait-il pas être considéré comme un polluant ?

La qualité ou constitution des minéraux fait toute la différence. Les minéraux peuvent en effet se retrouver soit sous forme chélatée, c’est-à-dire complexés à des molécules organiques pour former des « composés minéraux organiques », soit sous forme brute inorganique. Le Pr Henri Schroeder affirme que nous ne pouvons pas assimiler plus de 1% des minéraux inorganiques contenus dans l’eau. Et selon les auteurs Zerluth et Gienger, pas plus de 3 à 5 %, contre environ 98 % pour les minéraux d’origine végétale ou présents sous forme colloïdale.

Selon l’OMS, les eaux minérales naturelles doivent ainsi « être considérées comme des boissons plutôt que comme de l’eau potable au sens habituel du terme », sous peine, pour les plus chargées en minéraux, d’épuiser l’organisme via un surtravail des reins, voire d’entraîner des calculs rénaux. « Buvez Eliminez » disait la publicité et il ne s’agissait pas d’éliminer les graisses…

Toujours sceptique ? En 2000, un texte de l’OMS sur les eaux de boisson en bouteille était encore plus clair : « À la connaissance de l’OMS, les effets bénéfiques de la consommation de ces eaux minérales n’ont jamais été sérieusement prouvés. »

« Il est préférable, pour la consommation familiale courante, d’utiliser une eau minérale naturelle peu minéralisée ou une eau de source, si l’on souhaite remplacer l’eau de distribution. » conclut également un Rapport de l’Académie nationale de médecine publié en 2009.

« Une eau est importante pour ce qu’elle emporte et non pour ce qu’elle apporte » aiment à répéter les adeptes de la Bioélectronique de Vincent (BEV). Seule exception : l’eau doit – comme tout aliment qui se respecte – m’apporter de l’énergie !

Il existe en Europe d’excellentes eaux de source faiblement minéralisées (< 50 mg/L, généralement distribuées en magasin bio) mais il n’y en a pas en Suisse où nous ferions donc mieux, à tout prendre, de consommer l’eau « potabilisée » de nos magnifiques lacs… après filtration et dynamisation.

Alors on retrouve naturellement le plaisir de boire, sans plastique et sans marques, économies substantielles et sauvegarde de nos reins en prime !

Consultant en Solutions Ecologiques, l’auteur a publié le livre « La qualité de l’eau » aux Editions Médicis, 2020Cet article est le cinquième d’une série de huit.

Il commence à faire un froid de canard, ci-joint la Belle, Jules et Jim sur la bâche de la piscine. Photo-légende ©2022 Liliane Haefliger

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Un commentaire à “Titre: Circulez, y a rien à boire? (5) – L’assimilation des minéraux inorganiques”

  1. Rochat Marie-Françoise 22 novembre 2022 at 15:38 #

    A envoyer absolument à la confrérie des eaux à Château-d’Oex. Il faudrait quand même surveiller l’épandage du purin. Mais pour moi , l’eau de Château-d’Oex est délicieuse.

    Je n’achète jamais d’eau en bouteilles de plastique mais en Angleterre de l’eau en bouteilles de verres car l’eau du robinet n’est vraiment pas bonne.

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