Au Square Mon Désir, avenue d’Ouchy 17 à Lausanne, il faisait bon vivre. Une arcade étroite où parvenait à se faufiler avec peine un carrosse que l’on nomme aujourd’hui automobile donnait accès à une large cour intérieure armée d’un terrain de jeu.
Le passé est de mise car une construction destinée à des locatifs surgit à l’endroit où Nino Ferrer et Françoise Hardy auraient pleuré avant d’écrire une chanson nostalgique. La poésie d’un monde révolu où habitations et occupants vivaient en harmonie. La spéculation immobilière est passée par là. Cinq années d’oppositions n’ont servi à rien, le Tribunal fédéral a rejeté recours sur recours pour des motifs fumeux. Privés de vue, soumis à la cadence infernale des marteaux-piqueurs, les habitants des immeubles avoisinants peuvent courir pour obtenir une compensation sous forme de baisse de loyer.
La Ville? Cachez-moi ce problème que je ne saurais voir! Plus vrai, tu meurs, Madame ou Monsieur l’appointé(e) à l’urbanisme: pour réaliser qu’une telle atteinte à l’esthétique parvient à ses fins, le Lausannois lambda doit être initié. Passer d’abord le porche du Square Mon Désir où l’effroi le saisit au détour du couloir. Réd.
Une fenêtre sans vue Avenue d’Ouchy, cachée par une verrue plantaire immobilière autour de 4 immeubles existants. Une qualité de vie gâchée par la spéculation immobilière autorisée à Lausanne malgré une procédure légitime perdue longue et coûteuse, un terrain de jeux d’enfants disparu, un terrain de tennis détruit, un espace vert bétonné, une voie sans issue pour les futurs habitants de ce square. Le mur de la honte grâce au permis de construire obtenu à cause d’une invraisemblable ignorance, incompétence ou conflit d’intérêt ! Quel dommage irréparable pour les locataires ou éventuels propriétaires de ces immeubles sans âme ! Bref un petit coin de paradis perdu par la négligence des responsables politiques.
J’ai passé toute mon enfance avec un appartement donnant sur ce merveilleux jardin au 25 de l’avenue d’Ouchy. Un très grand jardin avec une pièce d’eau entourée de quatre magnifiques séquoias et d’une balustrade à l’italienne, des arbres splendides, des chemins bordés de fleurs et d’arbustes, des pelouses ravissantes. Nous jouions dans ce jardin chaque jour de la semaine, une vingtaine d’enfants et d’adolescents heureux.
Au début des années 60, la famille Nicod a fait raser le jardin afin de creuser un grand parking souterrain avec un tennis en surface. Les enfants de cette famille apprenaient à jouer toutes les fins d’après-midis et nous les regardions avec envie depuis notre véranda.
Et maintenant…….