PAR CHRISTIAN CAMPICHE
Instrument de motivation et de démotivation des peuples, la communication est une arme de guerre redoutable. Pour gagner une bataille, rien ne vaut une fausse information susceptible de conduire l’ennemi à prendre de mauvaises décisions.
L’usage du leurre se perpétue de génération en génération depuis la nuit des temps et s’élargit aux autres variantes de la logique conflictuelle dont la moins visible n’est pas l’économie. Sur ce terrain des relations humaines où les us feutrés cachent mal une violence parfois inouïe, les acteurs ne se privent pas d’avoir recours à des méthodes déloyales quand les enjeux commerciaux exigent de piper les dés.
Authenticité des sources en question
Rouages incontournables du système, les médias participent bien sûr au bal des dupes en relayant des nouvelles dont ils ne maîtrisent pas toujours les tenants et aboutissants. D’où la nécessité pour le lecteur et l’auditeur de faire preuve de prudence pour ne pas dire de circonspection devant l’actualité telle que la leur présentent la presse écrite, la radio et les journaux télévisés. D’où aussi l’importance de s’interroger sur l’authenticité des sources, surtout quand elles ne sont pas vérifiables au premier abord.
Appliqué aux grands événements du moment, ce qui ressemble furieusement à un savant flou artistique ne manque pas de saveur. Les années Covid avaient permis de mesurer l’impact financier d’une couverture médiatique pour le moins superficielle mais ô combien profitable pour les vendeurs de vaccins. Le discours sur le changement climatique n’est pas en reste, qui gratifie le pékin d’une avalanche de nouvelles anxiogènes. Au profit de qui? Soyons précis: point n’est ici l’objet de contester aveuglément le réchauffement de la planète. Dès sa création, en 2003, infoméduse fut un lanceur d’alerte pionnier en la matière. Par contre il n’est pas interdit de se demander pourquoi, tout à coup, les décideurs, autrefois en très large majorité climatosceptiques, se livrent à une telle remise en question. La réponse vient, immédiate: parce que l’industrie en tire bénéfice. Solaire, éolien, voire nucléaire, tout le monde se frotte les mains.
Conflit d’intérêt?
Où donc les médias puisent-ils leurs contenus climatiques? En grattant un peu, on parvient à certaines déductions troublantes. Par exemple en travaillant à partir d’un article très récent du magazine numérique français UP’, lequel relaie les affirmations d’une revue américaine:
« Plus de 40 % des plateformes de glace de l’Antarctique ont diminué au cours des 25 dernières années, ce qui pourrait accélérer l’élévation du niveau de la mer en permettant à davantage de glace terrestre de se déverser dans l’océan. Un phénomène qui risque d’affaiblir leur rôle de barrière à l’érosion de la calotte continentale, selon de nouvelles recherches publiées jeudi 12 octobre 2023 dans la revue scientifique Science Advances. » Un titre au pedigree prestigieux, édité par l’Association américaine pour l’avancement des sciences, créée en 1848, et dont le rédacteur en chef, Holden Thorp, n’est autre que le cofondateur en 2005 d’une firme pharmaceutique américaine, Viamet, rachetée en 2019, cinq ans après une entrée avortée en bourse.
Climat et infections fongiques
Viamet fabriquait des produits traitant les infections fongiques, ce qui laisserait soupçonner un conflit d’intérêt. Ainsi que le rapporte l’Inserm, l’institut national français de la santé et de la recherche médiale: «selon des éléments récents rapportés par l’OMS, le réchauffement climatique et les échanges internationaux accrus seraient ensemble responsables de l’augmentation du nombre d’infections fongiques et de leur rayonnement géographique ». CQFD?
Contacté jeudi 19 octobre 2023 par infoméduse, M. Thorp a répondu vendredi 20 octobre de la manière suivante:
Viamet n’existe plus et la société n’est pas cotée en bourse. Elle a été vendue au groupe Mycovia Pharmaceuticals (ndlr: basé à Durham en Caroline du Nord) avant que je devienne rédacteur en chef de “Science”. Je n’ai aucun rôle opérationnel ni aucune implication commerciale dans Mycovia.
