Sous anesthésie climatique, les assurés semblent ne pas réaliser encore le choc financier que représente la future hausse généralisée de 8,7 % des primes-maladie. Malheureusement, tout continue comme avant, alors que dans ces colonnes, nous avons déjà pointé et dénoncé à plusieurs reprises le dysfonctionnement du système de la santé. Déplorons une fois de plus le manque de volonté politique de réformer ce système déficient.
Le remède incitatif que pourrait proposer une initiative populaire serait la création d’une caisse cantonale d’assurance. Les hôpitaux bénéficient de la manne financière de l’Etat, de la même manière que 30 % environ des assurés. Il suffirait donc d’une volonté politique pour soutenir ce projet social économique. Une concurrence cantonale légitime annihilerait les prétentions des caisses-maladie partiellement subventionnées en atténuant ces hausses répétitives et abusives annuelles, qui pénalisent le pouvoir d’achat, celui des retraités surtout.
Bien entendu, la maîtrise des coûts de la santé ne doit pas se faire au détriment de la santé tout court. Cinq hôpitaux universitaires disposent d’un budget de 8,5 milliards, avec un déficit opérationnel limité à 200 millions pour d’excellents soins! Certes, l’ATS écrit que l’industrie pharmaceutique suisse a versé en 2022 quelque 218 millions de francs aux médecins, aux hôpitaux ainsi qu’à d’autres acteurs de la santé, selon l’auto-déclaration de 65 entreprises pharmaceutiques. Mais on ne voit pas malgré tout ce qui empêcherait de forcer les distributeurs à réduire leurs marges, de façon à rompre le rythme de la fatalité d’une hausse annuelle moyenne des primes de 5%.
Cela fait des années que nous demandons une clarification des tarifs actuels LAMAL par une comparaison des coûts réels de la santé et de la hausse annuelle des primes. Sans organisme indépendant de vérification des comptes des 40 caisses-maladie existantes, il n’y aura aucune transparence, car l’omerta cache les véritables profits. La solution d’une caisse cantonale aurait sans doute comme avantage essentiel d’assurer une libre concurrence susceptible d’aboutir à une baisse des primes. Elle offrirait aussi un meilleur contrôle indirect du coût de la santé et des aides sociales cumulées, ce qui permettrait d’éviter certains abus éventuels de biens sociaux. Avec, à la clé, une probable et appréciable économie tant pour l’assuré que pour l’Etat.
Lionel de Pontbriand, Servion
Vous êtes formidable mais trouverez-vous un ou plusieurs
politiciens intègres et courageux pour réaliser ce magnifique projet
Il suffirait qu’un canton commence ! on peut rêver !
Mais l’idée est excellente bravo à vous