Le 6 mars 2020, infoméduse consacrait un reportage à la recherche de fonds pour la Basilique Notre-Dame du Valentin à Lausanne. Les chercheurs se sont mis à la tâche pour analyser l’œuvre du peintre Severini. Ils livrent aujourd’hui ses secrets. Les travaux de restauration débuteront prochainement, même s’il manque encore plus de 1,1 million pour mener à bien le projet. Nous publions le communiqué de la Fondation d’Olcah dans son intégralité. Réd.
Cet été, un important chantier d’étude s’est déroulé entre les murs de la Basilique Notre-Dame, au Valentin. Une équipe d’experts scientifiques a été mobilisée pour observer, sous toutes ses coutures, la monumentale œuvre peinte en 1934 par Gino Severini dans l’abside de l’église. L’objectif de cette recherche? Constater l’état de la peinture en vue d’une potentielle restauration. Les résultats sont sans appel : la peinture murale doit être urgemment rafraîchie. Les travaux débuteront en février prochain, malgré la difficulté de réunir – en ces temps troublés – les fonds nécessaires à cette entreprise.
En plein centre de Lausanne, la Basilique Notre-Dame recèle des trésors artistiques et patrimoniaux. Entre le printemps et l’automne 2020, la Fondation d’Olcah, en charge de la recherche de fonds pour la rénovation intérieure de l’édifice, a bénéficié de l’expertise des chercheurs de la Scuola Universitaria Professionale della Svizzera Italiana (SUPSI) pour évaluer l’état de conservation de la peinture murale de Severini. Par un heureux concours de circonstances, l’équipe de la SUPSI était présente en Suisse romande dans le cadre d’une recherche du Fonds national suisse de la recherche scientifique portant sur les techniques et procédés utilisés par Severini dans les églises qu’il a décorées en Suisse francophone. Les chercheurs de la SUPSI sont ainsi venus au chevet de la majestueuse, mais fragile œuvre de Severini.
L’étude complémentaire pour la Fondation d’Olcah, mobilisant l’imagerie informatique, comprenait la description des phénomènes de dégradation
et leur distribution sur l’œuvre. Les investigations scientifiques ont été menées sans interventions directes sur l’œuvre. Les analyses ont permis d’identifier les matériaux ajoutés lors de la première restauration de la peinture, en 1976, dont une substance identifiée comme du polyvinylacétate, probablement utilisé comme agent de consolidation et fixateur.Ce matériau n’a toutefois pas empêché le dépôt d’une couche noire, provenant de la fumée des cierges. D’autant que ce fixateur rend la surface de la peinture collante, facilitant ainsi l’accumulation des dépôts. Bilan: la peinture continue à se détacher, malgré la restauration de 1976. Autre constat, une fissure, semblant encore active, traverse l’abside sur toute sa hauteur et déchire l’œuvre en deux.
Le seul moyen de sauver l’œuvre de Severini est d’en entreprendre rapidement la restauration. Il reste cependant encore 1 147 000 francs à récolter d’ici la fin de l’année pour atteindre la cible permettant le lancement du chantier de rénovation de l’intérieur de la Basilique. Le 26 août 2020, le conseil de paroisse, maître de l’ouvrage, a pris la décision, réfléchie, de commencer quoi qu’il en soit les travaux en février 2021, en redimensionnant si nécessaire le projet. Découpé en quatre étapes, le chantier, partagé avec le public, permettra de suivre la progression de la restauration intérieure et de récolter de nouveaux fonds. Il est donc encore temps de porter secours aux anges de Severini.
Photo du haut Jacopo Russo ©SUPSI: Sur la base des investigations non invasives effectuées lors de la première phase de recherche, les chercheurs observent la surface de l’œuvre afin de sélectionner les points de peinture significatifs pour le prélèvement des échantillons.
Pourquoi ne pas lancer via internet une campagne de financement participatif pour la sauvegarde de la fresque de SEVERINI.
C’est ce qui a été fait, par exemple, par la ville de Bougival, l’Association des amis de Georges Bizet et le CEM (Centre Européen de Musique) en vue de l’acquisition de la maison (900’000€) sur les bords de la Seine, où il a composé, en 1874, Carmen.
Ensuite, une 2ème campagne a été lancée pour sa restauration, en vue d’y installer le CEM.
J’ai donné 5€.
Les petites rivières font les grands fleuves.
Alexandre Bidaud